Le Jeune Karl Marx.
(Der Junge Karl Marx).
(The Young Karl Marx).
1h58.
FR, ALL, BEL.
RĂ©alisateur : Raoul Peck.
SN : 27 Septembre 2o17.
Vu en salle le Mardi 24 Octobre 2o17, VOST.
🔎 1844 à 1848 : Karl Marx censuré en Allemagne, s’exile à Paris avec sa femme Jenny von Westphalen. Rencontre avec Friedrich Engels, à l’aide duquel il rédige le Manifeste du Parti communiste.
đź“– (All.) Karl Marx, Manifest der Kommunistischen Partei, Londres, 1848.
📖 (Fr.) Karl Marx (& Friedrich Engels) (aut.), Émile Bottigelli (présent. et trad.), Gérard Raulet (correct. et annot.), Manifeste du Parti Communiste, Paris, Flammarion, 1998. 2o1p.
Une production possiblement casse gueule. Je rentre dans la salle en craignant la caricature, le lourdingue ou encore le creux.
La scène d’ouverture donne le ton. Lizzie Burns, alors employée au sein de l’industrie Engels, se rebelle. Elle rencontre rapidement le fils du patron, et ce dernier ne manque pas de culot.
Du contexte, du juste, du dégrossi et une belle image. On sait à quoi s’attendre.
La Jeunesse de Karl Marx se déroule ici sur quatre ans. Il a déjà (toujours!) des emmerdes, et une vie de famille. On découvre sa chère Jenny von Westphalen, on assiste à sa rencontre avec Friedrich Engels, puis on suit le développement d’une pensée. Et quelle pensée.
Le casting et la réalisation sont réussis. Ils permettent de rendre une bonne copie et permettent d’appréhender les cheminements (tantôt respectifs tantôt soudés) des deux protagonistes. Inutile de tabler sur la dialectique ou la propagande, mieux vaut miser sur une démonstration claire et humaniste pour ce type de biopic. Et c’est ce à quoi on assiste !
Une authentique véracité de conviction, sans en faire trois caisses, tout en rendant justice à une amitié hors paire.
Leur complicité, parlons-en, ne se limite pas seulement à picoler puis se regarder avec les yeux en trous de pine le lendemain matin. Parce que pendant que toi, avec quatre grammes dans chaque bras, t’as oublié ton nom, eux ils se contentent juste de pondre un ouvrage indissociable de nombre de révoltes ouvrières en Europe, et de renverser la Ligue des Justes. Sois pas dég.
Les seconds rôles sont de bonnes découvertes, et ont vraiment de l’esprit, de la gueule, ce qui donne à leurs personnages un charme fou. Je pense notamment à Jenny, la plus visible, clairement engagée et qui n’a pas peur de s’imposer. Son soutien auprès de Marx est un socle sans faille. On attend sa rencontre avec Lizzie, qui lui apportera encore d’autres points de vues.
Le décor et la lumière sont réussis, et ils nous permettent de ne pas trop s’égarer au cours des quelques longueurs que j’ai pu relever.
Il faut dire qu’une telle objectivité nécessite de mettre suffisamment de matière, histoire de comprendre de quoi on parle. Et parfois tu peux un peu décrocher.
Quant au fait de te mener aux choses sans te les claquer dans la tronche directement, ça nécessite une mise en place subtile, dans laquelle tu peux peut-être te perdre, notamment si tu manques de connaissances.
Mais globalement ce film est bien mené, et il m’a permis de découvrir un nouveau ciné (encore!) sous de bon augure.
Festival du Film Politique 2o17. (Nomination, Raoul Peck, Grand Prix du Jury).
Festival du Film Politique 2o17. (Nomination, Raoul Peck, Prix MĂ©dia).
Festival du Film Politique 2o17. (Nomination, Raoul Peck, Prix du Public).
Berlinale 2o17. (Sélection officielle, hors compétition).
–Bergamout–
Vendredi 1o Novembre 2o17.
Catégorie « Septième Art ».
Bergamout. 