Coco.
1h4o.
US.
Réalisateurs : Lee Unkrich, Adrian Molina.
SN : 29 Novembre 2o17.
Vu en salle le Lundi 18 Décembre 2o17, VF.
🔎 Le Jour des Morts.
J’attendais beaucoup de Coco, et je vais tenter de t’expliquer pourquoi je trouve qu’il ne mérite pas une note si exceptionnelle.
La bande annonce vend du rêve. Au-délà des couleurs et de ce monde des morts que l’on nous invite à découvrir, il y a surtout le fait de faire un film pour enfants au sujet de la mort. Cette thématique s’impose directement comme un défi, l’enjeu étant de ne pas traumatiser les gosses.
Mais, à titre personnel, j’ai été touchée en plein coeur par l’idée. La Fête des Morts mérite d’être abordée de la sorte, et le fait montrer des morts en vie est une perspective mélancolique. (Sais-tu combien j’aime la mélancolie ?)
Abordons d’entrée l’image. Elle est juste magnifique, et cette qualité te laisse sur le cul.
Ajoute à cela l’explosion de couleurs arborée par ce fameux monde des morts, et c’est bon t’es vendu. De plus, il y a quelque chose de solaire dans ce monde, alors que les fonds y sont nocturnes. Un très beau message, tout en contraste, et on sait combien le contraste est vecteur d’émotions.
Coco, c’est le récit initiatique d’un petit gamin le jour de la Fête des Morts. Cette événement est abordé dans tout ce qu’il a de plus festif, mais aussi dans ses traditions, ses travers, et ses tristesses. Et si le film touche les petits comme les grands, c’est parce que nous avons tous déjà perdu quelqu’un. Nous avons tous une histoire à projeter, des croyances et/ou des récits à porter. C’est en cela que nous sommes en proie à l’émotion.
Mais le problème, selon moi, c’est que le film égrène ses choses trop rapidement.
Quand je te parle de toutes ces facettes concernant la Fête des Morts, et bien je trouve qu’elles sont introduites sans être abouties. Alors qu’on a pas encore eu le temps d’assimiler la situation familiale du gamin, on nous jette le jour de fête à la tronche. Et puis qu’importe si t’as pas compris comment ça se goupille, on te parle des morts que l’on oublie. T’as pas encaissé ? Tant pis faut rempiler sur la course contre la montre dont fait l’objet le gamin.
Sauf que tout est course contre la montre. C’est frustrant.
Ce film a bénéficié d’une enveloppe épaisse. Ajouter quelques minutes au compteur ne devait pas poser de problèmes. Là, quand la mélancolie te touche, t’as pas le temps de la digérer que les choses reprennent. Et je trouve ça tellement dommage !
Je trouve que les choses ne sont pas correctement installées. Et en me mettant à la place des gosses visionnant le film, je sais pas s’ils ont vraiment capté ce en quoi consiste la Fête des Morts.
Aussi cette mauvaise rythmique a des conséquences sur tout, y compris sur cette trame de quête personnelle. C’est comme s’il fallait tout de suite dédramatiser la notion de mort. Ces gens sont morts ? Oui mais t’inquiète pas, regarde il se passe ça, ça, et ça, il vivent ça, ça et ça. Les ficelles sont si grosses, si inutiles…
Autre point négatif, bien qu’il soit plus personnel : la pression familiale.
Bon sang ce gamin a des proches cons comme des manches. Complètement fermés à un univers (la musique) dont le monde est sans cesse baigné, ils mentent, sont totalement ridicules, et violents. Le massacre de la guitare m’a pété le coeur en deux.
Leur intolérance est clichée, voire invraisemblable. Alors quand la grand-mère change soudainement d’attitude, permets-moi de te dire que je trouve ça gros. Comme par miracle, elle rentre les crocs, alors qu’elle était juste grave violente. C’est une réponse trop facile.
J’ai eu beaucoup de mal avec cette hiérarchie, cette autorité, la toxicité dont font preuve les membres de sa famille.
Coco n’est pas un mauvais film, surtout pas. Son propos est puissant, et c’est pour ça qu’il trouvera sa place dans le coeur de nombreuses personnes.
Mais moi, j’attendais tellement… et je devais laisser ma déception parler. D’autant plus que j’ai depuis eu l’occasion de voir de bien plus belles choses en terme de cinéma d’animation. Des choses qui n’ont pas été aussi appuyées par la critique et qui pourtant m’ont laissée scotchée à mon siège.
Je t’en parle bientôt !
• Golden Globes 2o18. (Nomination). Meilleure chanson.
• Golden Globes 2o18. (Nomination). Meilleur film d’animation.
–Bergamout–
Dimanche 7 Janvier 2o18.
Catégorie « Septième Art ».
Bergamout. 